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Michel Aumont : ArmorigènE
Musique contemporaine mais pas trop
Ce qui est terrible avec les ArmorigènEs, c’est qu’ils cassent tout ce qu’on leur donne, enfin, tout ce qu’ils touchent, puisqu’ils se servent eux-mêmes. Les ArmorigènEs sont une tribu artistique d’Armor (moi je connais surtout le sous-groupe des CostarmorigènEs). Elle avait deux chefs de tribu. L’un, Jean-Claude Charbonnel, peintre et sculpteur, architecte visuel de ce pays, est parti dans un ailleurs, un monde parallèle où on ne le retrouvera qu’à l’infini, puisque c’est là que se rejoignent les parallèles. L’autre, Michel Aumont, architecte sonore de ce pays, est clarinettiste basse, une espèce assez peu répandue. Qu’ils touchent du jazz, hop, on se retrouve en terre inconnue. Qu’ils touchent la gavotte (ils aiment bien casser la gavotte), hop, elle nous échappe. Ils touchent même le chant pygmée, le rêve oriental, la religion, massacrant aussi bien le binaire que le ternaire, que les primitifs de l’ère quaternaire, cassant des vielles à roue sur le dos de la clarinette basse, parce que ce qui compte, c’est la clarinette basse, reine de ce pays de rêve, qui n’en fait qu’à sa tête. Destructurac’ est le titre le mieux dénommé, exprimant bien l’esprit de ce gang d’une vingtaine d’énergumènes.
- Pat