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Buck : Live
Dirty garage rock blues à voix d’ours mangeur de clous
Joli coup pour le duo briochin qui signe ce premier disque chez le très respecté Beast Records (qui ne semble jamais s’arrêter d’ailleurs…) et livre ici un enregistrement live tout en énergie, sueur et sauvagerie de saloon. Les amateurs de garage blues seront ravis tant l’ensemble des codes du genre sont réunis : fuzz à gogo, bottleneck à outrance, gammes pentatoniques jouées dans toutes les combinaisons possibles et titres de morceaux à haut potentiel baston : Milkshake Boobs, You don’t give a shit. Avec une formule plutôt inhabituelle pour le genre (basse et drums), les premiers titres tiennent leurs promesses grâce à l’énergie sauvage du live et l’excellent jeu de basse qui occupe tout l’espace sonore sans que l’on regrette la moindre partie de guitare (Bloody). Seul bémol (et pas des moindres malheureusement) : la voix et son choix esthétique qui dès le cinquième titre commence à lasser l’auditeur. En recherchant le rauque à tout prix, le sauvage à tout crin, Buck oublie au passage une partie de l’âme du blues qui structure la plupart des morceaux et ajoute du brut au brut, de la saturation vocale au fuzz de la basse, quitte à en faire trop. Là où un Nick Cave en pleine déglingue des débuts dosait son rock dégénéré de hurlements rauques à vous faire coaguler le système sanguin en ½ seconde, les parties vocales de ce Live peinent à donner relief à des compositions monolithiques et primitives pourtant jouissives et parfaitement interprétées. Essai à transformer en studio.
- Marc