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Novembre 2017 : Lutte anti-théoriste

1er novembre 2017


Ne pas confondre les théoriciens et les théoristes. Les théoriciens, on en a besoin. C’est eux qui réfléchissent à notre place, nous les pauvres cons. Ils donnent du sens à nos actions, nous éclairent sur nos choix, nous aident à choisir, par exemple entre recevoir des migrants ou pas, entre nucléaire ou éolien, entre plaisir ou devoir, entre télé ou théâtre, entre beurre ou margarine, entre Macron ou Mélenchon... Sans eux, on ferait n’importe quoi, et la façon irraisonnée dont nous déciderions de nos actes mènerait au chaos. Il est à déplorer qu’on ne les écoute pas assez. C’est vrai que ce n’est pas toujours facile, deux théoriciens pouvant défendre des théories opposées, ayant tous les deux raison. Quant au théoriste, il veut absolument détenir la vérité, te menaçant de conséquences terribles si tu ne l’écoutes pas, il te bombarde de paroles percutantes, de rafales textuelles, de salves de salive et d’encre hallucinogènes. Il a été formé dans des camps d’entraînement universitaires, des stages de lessivage de cerveau. Mais en fait, il a des œillères, ne voit que tout droit devant lui, adoptant un positionnement absolu au lieu d’être relatif au reste du monde. Beaucoup de jeunes en manque de repères sont attirés par le théorisme. Entendre dire « C’est comme ci et pas comme ça », c’est un repère.
Le théoricien va t’aider à te repérer, le théoriste va t’illusionner sur un repère chimère pervers.


Patrice Verdure
Pas triste pervers dur

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