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Le Chant des sirènes

3 décembre 2018

Laura Perrudin

Le Chant des sirènes


Loin des stéréotypes populaires au sujet de l’instrument avec lequel elle fait corps depuis son plus jeune âge, Laura Perrudin explore les infinies possibilités de la harpe, créant un langage propre, moderne et surtout hors-champ. L’artiste sera en concert solo à la Ville Robert à Pordic ce 8 décembre 2018. En attendant, elle nous raconte son histoire, celle de la fusion entre une jeune femme du XXIe siècle et un instrument millénaire.


J’ai rencontré la harpe un peu par hasard. C’est d’ailleurs ma famille qui m’a racontée ce moment car je ne m’en souviens pas. Je devais avoir quatre ans et un jour une amie de ma mère est arrivée à la maison avec un enregistrement du Festival de Harpe de Belfast. D’après ce que l’on m’a raconté, c’est la seule chose qui parvenait à m’endormir le soir. J’imagine que cela a dû s’imprimer physiquement et profondément en moi car c’est un disque que j’ai écouté tous les soirs pendant de nombreuses années.
Quand j’ai souhaité pratiquer la musique vers l’âge de huit ans, je me suis tournée vers le conservatoire de Rennes car la harpe est un instrument assez contraignant du fait de son coût notamment. Le Conservatoire pouvait m’en prêter une et c’est pour cette raison que je me suis engagée sur cette voie très académique de la pratique musicale. En parallèle, comme la musique circulait beaucoup à la maison, j’ai découvert le jazz, le hip-hop et toutes les musiques modernes qui influencent aujourd’hui ce que je produis. La vraie rencontre entre mes goûts musicaux et ma pratique de l’instrument s’est opérée à 12 ans quand j’ai découvert la MAO (Musique Assistée par Ordinateur). Je pouvais jammer, construire mes propres morceaux et expérimenter.



Le second tournant a pris forme quand j’ai pu troquer la harpe diatonique (ndlr : traditionnelle) contre une harpe chromatique (ndlr : contenant les mêmes notes que celles du clavier d’un piano). J’ai dû tout réapprendre de mon instrument et ai vraiment commencé à en explorer les possibilités en jouant en duo et trio. J’ai une vision assez expérimentale de ma pratique et essaie par tous les moyens que m’offre la harpe de retranscrire ce que je suis. Ma musique se nourrit autant de jazz que d’électronica et lorsque je dois composer une rythmique je n’utilise pas de boîte à rythmes ou de batterie mais la caisse de résonance de la harpe.
Tout est composé en live lors des concerts et je construis chaque titre en ajoutant des strates jouées à la harpe, chacune à la manière d’une partie de guitare, de basse ou de synthétiseur. Les moyens modernes de production sont juste là pour permettre cette superposition et ne produisent jamais directement aucun son synthétique.


« Au-delà du plaisir que je prends à jouer et composer
avec cet instrument, c’est le dépassement des limites
qui m’intéresse, la recherche et l’exploration. »


Cette manière de jouer en live me conduit à des versions étendues de mes morceaux, alors qu’en studio, pour mon second album par exemple j’ai essayé de m’imposer des formats plus pop, d’aller vers plus de concision dans l’écriture et un esprit plus soul. Au-delà du plaisir que je prends à jouer et composer avec cet instrument c’est le dépassement des limites qui m’intéresse, la recherche et l’exploration.


- Propos recueillis par Marc


En concert le samedi 8 décembre 2018 à Pordic
Albums et Ep de l’artiste chroniqués par le CRI :
Poisons et Antidodes (2018)
Impressions (2015)
Profane cookery (2014)


Crédits photos :
Jean-Baptiste Millot
Nicolas Joubard


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