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Septembre 2024 : Il jouait du clavier trop fort
On a tous en tête ces images sonores de salles de rédaction new-yorkaises où journalistes en bras de chemises, secrétaires permanentées et réunions enfiévrées convoquent un joyeux brouhaha au milieu des sonneries de téléphone, froissements de boules de papier jetées au fond des corbeilles et litanies de cliquetis de claviers livrant leurs kilomètres de copie, signe d’une actualité brûlante digérée en temps réel par des armées d’as de la Remington, véritables Fred Astaire de l’Azerty, capables de composer de merveilleuses symphonies alphanumériques toutes en percussions, alternant glissando en majuscules avant un final furioso de Ctrl + S précédant l’inévitable repos du guerrier calé dans son siège à roulettes, les pieds sur le bureau en Formica faisant signe à son rédacteur en chef piégé dans son bureau-bocal translucide « C’est bon coco, on peut envoyer à l’impression ». Las. Votre serviteur à l’enthousiasme percussif un peu trop appuyé, grand danseur de claquettes sur clavier devant l’Éternel, s’est ainsi vu offrir pour sa rentrée un tout nouveau piano de jeu ultra-silencieux respectant enfin la tranquillité d’esprit de ses collègues, en témoigne cet édito entièrement écrit à un niveau sonore inférieur à 3,7 décibels.
Bonne rentrée à toutes et tous,
- La rédaction