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Mars 2020 : J’peux pas t’laisser dire ça !
On ne va pas tourner autour du pot, ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire OUPS » a occupé bien des heures de débat à la rédaction ces dernières semaines. Dont une bonne partie de cette dernière journée de bouclage à quelques heures du départ à l’impression de ce numéro de mars. Logiquement sensible à la démarche du collectif, la rédaction a dès le début été au fait des péripéties, actions menées, performances et spectacles programmés. Nous sommes allés découvrir le lieu et en sommes ressortis estomaqués. Il est d’ailleurs bien dommage que l’ensemble de la population briochine n’ait pu constater in situ l’immensité des locaux, leur état impeccable et du même coup le scandale que représente leur vacuité depuis plusieurs dizaines d’années. Nous avons échangé avec les représentants du collectif, et pu suivre dans la presse les prises de positions des uns et des autres, les détracteurs (forcément caricaturaux), leurs inconditionnels soutiens (parfois tout aussi caricaturaux) et les inévitables déclarations des candidats en campagne… Mais comment en parler ? Où est notre place dans ce qui est vite devenu un débat ? De longues discussions plus tard, partagés entre l’envie de soutenir une action qui pose le doigt là où ça fait mal [ à savoir : que fait-on de ces dizaines de locaux vacants du centre-ville alors qu’un réel besoin de lieux de création artistique pluridisciplinaire est identifié à Saint-Brieuc ? ] et l’envie d’en voir plus sur le projet à long terme, la question reste en suspens… Mais une chose est sûre, si le coup d’éclat du collectif OUPS a eu le mérite de secouer une campagne ronronnante, il a aussi réveillé l’envie de débat dans notre rédaction, alimentant échanges argumentés et points de vue défendus becs et ongles. Un remède salutaire au cas où l’on aurait oublié que nous sommes un véritable journal.
La rédaction