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Billet Rose #1
Je m’appelle Rose, j’ai 19 ans et je suis en mission de service civique à la rédaction du CRI. Jusqu’en juin prochain, partagez ma vie de volontaire au cœur de la culture de notre territoire.
Il y a quelques semaines j’ai eu une révélation. Dans le cadre de ma mission, j’ai la possibilité d’assister à de nombreuses représentations. Je suis donc allée voir FILLEULS qui relie rapport à l’enfance, questions d’identité et de genre. Ce spectacle est la douceur incarnée et je me suis si facilement identifiée au propos à certains instants que j’en reste encore troublée… La performance de Lucien Fradin m’a procuré une forme d’apaisement, un peu comme un pansement délicatement déposé sur une partie cassée de moi. J’ai éprouvé ce sentiment réconfortant d’être comprise et incluse. Je me suis sentie légitime d’aimer qui je veux et de pouvoir devenir celle que je veux, comme si, soudainement, le brouillard qui m’entourait s’était évaporé. J’ai aussi assisté à Richard III, de Guillaume Séverac-Schmitz. Un condensé de noirceur et de violence qui m’a profondément bousculée, révoltée et émue. Comme beaucoup ce soir-là, j’appréhendais les 3h30 de représentation. Et pourtant… Je crois bien que c’était la première fois que je riais aux éclats pendant une pièce de théâtre. Un rire complice reliait la salle à ce Richard III immoral et fourbe, auteur des actes abominables auxquels nous assistions impuissants. Face à toutes ses horreurs, riant de son malheur, nous satisfaisions notre curiosité morbide, remettant morale et éthique en question et repoussant les limites de l’acceptable. C’est toute la beauté du théâtre, scène de tous les possibles, que révèlent ces deux spectacles comme un miroir de la complexité de l’être humain. FILLEULS, léger comme un nuage et Richard III, sombre comme une mare de sang, incarnent ainsi deux facettes de notre société, représentée sur scène à petite échelle, entre tendresse et cruauté.
- Rose
