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Olivier Dorchamps : Fuir l’Eden
Poignant et bouleversant, Fuir l’Eden chasse sur les terres d’un Ken Loach des banlieues bétonnées dans un Londres post-brexit désanchanté. Dès les premières lignes, le décor est planté : une immense tour à l’architecture brutaliste nommée "l’Eden" utilisée comme un oxymore puisqu’on comprend très vite qu’ici, l’endroit est loin de ressembler au paradis… Adam grandit entre une mère disparue et un père violent, entre copains attachants et premiers émois frissonnants. Par son écriture juste, Olivier Dorchamps révèle le beau dans la misère et fait de son personnage principal un héros fragile et sensible. Loin du cliché de l’esthétisation de la misère sociale, l’écriture tendue et la structure du récit dans une narration courte (48h) ponctuée de flash-backs, suscite l’émotion et l’on se prend à vibrer de bout en bout pour Adam, fragile lueur d’optimisme dans un univers brutal. Une histoire d’amitiés, de violence mais surtout d’espoir en forme de quête d’un autre possible de l’autre côté de la voie ferrée.
- Mathilde
Finitude, 19 €
Ce roman est en lice, aux côtés de neuf autres ouvrages, pour le prix Louis-Guilloux 2022. Porté par le Conseil départemental des Côtes d’Armor, il récompense un auteur dont le roman s’inscrit dans la lignée littéraire de l’écrivain briochin. Les critères de sélection portent sur l’excellence de la langue, les qualités romanesques du récit, l’acuité et la lucidité du regard posé sur les êtres, et la dimension humaine d’une pensée généreuse, refusant tout manichéisme, tout sacrifice de l’individu au profit d’abstractions idéologiques.
