Les Vendredis de Loguivy : La Poison

Le bistrot organise tous les vendredis de l'été des concerts avec restauration sur place !

La Poison
Exhubérance joyeuse, univers décalé, mi-futuriste mi-fantastique, énergie percutante, humour et auto-dérision, La Poison is back dans les bacs ! Avec un nouvel ovni discographique où ce trio aux effluves sulfureux (chant, guitares, batterie et machines diverses), se montre toujours aussi survolté et délicieusement toxique. De quoi savourer cette collection de titres mixant la fantaisie des B’52s et la folie de Devo, les extravagances de Nina Hagen et des riffs à la Cramps dans les éprouvettes éprouvées d’un rock électro-chimique détonnant. Et danser sur des mots – avantageusement passés de l’anglais au français – qui parlent de « Sexe à Pile » et de « Besoin de Réconfort », d’un « Monde qui va Mal » et de « Burnt Out », et où des punch lines telles que « humain, humain, redevient humain ! » s’avèrent aussi simplissimes qu’urgentes.

Rien de déprimant dans tout cela pour autant, La Poison s’affirmant encore comme un puissant antidote à la morosité. Une sorte de lanceur d’alerte électrique venu d’un futur proche et se nourissant d’anticipation et de mondes dystopiques à la Orwell pour mieux bousculer les codes.

Nul doute que ces trois là, avec leur goût prononcé pour le travestissement et les looks colorés, pratiquant le do it yourself et une esthétique punk et débridé comme un seconde nature (confère des clips vidéos s’amusant à détourner le réel en phantasmagorie baroque) ont l’art de mélanger le ludique et le grave, le léger et le profond, avec une musique, entre le synthétique et l’organique, elle-même en tension.

Où l’on retrouve au chant le personnage de Moon, aux allures d’héroïne de manga dans sa petite robe d’écolière, coiffé de sa grosse boule afro entourant deux yeux un brin sataniques. Poupée très singulière flanquée de ses deux acolytes balançant leurs riffs à réveiller les morts.