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Aux frontières du réel
Découverte
SF Fantasy
Installée au cœur du centre-ville de Saint-Brieuc, la maison d’édition Realities Inc. publie, depuis quatre ans, nouvelles et séries de science-fiction dans la plus grande discrétion, privilégiant l’exportation hors de la région (et à l’étranger) à un rayonnement local tapageur. Rencontre avec Floriane Moisan, passionnée de littérature d’anticipation et surtout capitaine du vaisseau interstellaire Realities Inc.
Peux-tu nous raconter la genèse de Realities Inc et ce qui t’as animé dans le lancement de cette aventure ?
J’ai toujours été passionnée par la littérature SF de fantasy et travaille depuis de nombreuses années comme correctrice pour des maisons d’édition. Disons que la naissance de Realities Inc correspond à une envie de publier des textes pour lesquels j’ai eu des coups de cœur dans un genre que j’affectionne particulièrement.
La science-fiction est un domaine très vaste en littérature, qu’est-ce qui guide tes choix de publication ? Quelle est la philosophie de Realities Inc. ?
Dès le départ j’ai eu envie de ne publier que des récits au format court, des nouvelles. C’est un genre très répandu dans la SFF (Science-Fiction Fantasy, ndlr) notamment dans le monde anglo-saxon. Bien souvent, il s’agit d’une rampe de lancement ou d’une porte d’entrée pour de nombreux auteurs avant la publication d’un premier roman. Realities Inc. a aussi pour mission de défricher, faire découvrir, connaître et aimer le travail de ces auteurs émergents.
Tu choisis donc de publier des textes soumis par les auteurs ou fais appel à eux avec des projets déjà définis ?
En fait, j’entretiens depuis longtemps des relations étroites avec les auteurs que je publie. Realities Inc. fonctionne un peu comme une grande équipe dont les membres (les auteurs) sont disséminés aux quatre coins du monde et ont la même vision de ce que nous souhaitons publier. Parfois, je lance donc un appel à textes sur une thématique définie, ce qui ne nous empêche nullement de publier des textes lorsqu’un auteur me soumet un projet pour lequel j’ai un coup de cœur. C’est très ouvert ! La seule contrainte est seulement le format court.
Pour le grand public, la SF est une niche. D’un point de vue économique comment fonctionne Realities Inc. ?
Pour être claire, la finalité de Realities Inc. n’est absolument pas de gagner de l’argent. C’est un à-côté de mes activités et surtout une question de passion pour la littérature SFF. J’ai créé cette maison d’édition avec l’envie de faire émerger de nouveaux auteurs, de faire découvrir des textes forts au plus grand nombre. Nous avons donc fait le choix de commencer à publier des livres au format numérique, ce qui nous permet d’accéder à un lectorat grandissant à l’étranger. Maintenant, nous nous concentrons sur la publication au format papier qui, si elle est plus onéreuse, nous permet d’asseoir notre activité.
Peux-tu nous parler des sorties récentes et à venir ?
Europunk, qui est sorti au printemps dernier est une anthologie de nouvelles sur le thème de l’Europe et questionne, à travers neuf textes, la présence de l’Europe dans l’imaginaire commun, au-delà de toute vision politique partisane. Cet automne verra la sortie au format papier de notre première série littéraire regroupant les premiers épisodes des Chroniques verticales, de Laurent Copet. Cette série retrace la vie d’un clan luttant pour sa survie dans un monde uniquement constitué d’une gigantesque paroi verticale, condamnant ses membres à une ascension perpétuelle vers un hypothétique sommet salvateur…
- Propos recueillis par Marc
A DECOUVRIR
Quantpunk
Une anthologie qui regroupe onze textes qui tentent d’établir les contours (forcément flous) du genre « Quantpunk », entre physique quantique, univers cyberpunk et steampunk…
Réalités Vol. III
Le troisième volume des anthologies tous azimuts de Realities Inc. réunissant dix textes entre géomancie, robots géants et voyages burlesques…
Santa muerte
Dans un monde où la mort est devenue quasi-obsolète, Esteban (le héros) a cinq jours pour accomplir la mission qui le délivrera de son sort. Car oui, Esteban a réussi (bien malgré lui) l’exploit de mourir et aspire à retrouver le monde des vivants…
Europunk
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Photo © Cri de l’Ormeau
